dimanche 29 mai 2011

Sortons le samudaripen de l'oubli historique

Une pétition de plus ? Non ! Demande de justice, tout simplement. La France n'a pas encore reconnu le samudaripen, la shoah des Tsiganes, contrairement à d'autres pays. L'initiative d'élus communistes est fondée. Elle est d'ailleurs appuyée par des élus de plusieurs autres organisations politiques. Comme d'habitude, dans notre pays, sans pression de l'opinion, rien ne bougera, surtout de la part d'un Gouvernement où la tsiganophobie domine ! Il est bon de nous associer à cette lutte pour les droits des Rroms, c'est-à-dire, comme on devrait sans cesse se le rappeler..., les droits de l'homme.

Comité d'Action pour la Reconnaissance du Génocide Tzigane

Auteur :
Frédéric Dutoit dutoitblog@yahoo.fr

Description :
ancien député, conseiller municipal de Marseille


À l'attention de Monsieur le président de l'Assemblée nationale française,

L'article 2 de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée par l'assemblée générale des Nations unies, le 9 décembre 1948, affirme :

« Dans la présente Convention, le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :

a)Meurtre de membres du groupe ;

b)Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;

c)Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant
entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;

d)Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;

e)Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe.

Le 02 février 2011, le Parlement Européen a rendu hommage aux victimes tziganes massacrées par le régime nazi lors de la commémoration de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz.

Le Président du Parlement, Jerzy Buzek a souligné qu’« un tiers des personnes détenues à Auschwitz était Rrom, mais la plupart des Européens l’ignorent », évoquant également que « le moment est venu de dire à tout le monde que les Rrom ont vécu le traumatisme du génocide (…) et « que seuls quelques Etats européens ont reconnu officiellement le génocide des Rrom».

En titrant « L’Europe doit reconnaître le génocide Tzigane » le 03 février, le journal Le Monde revient sur le douloureux travail de mémoire qu’il reste à faire dans de nombreux États membres.

Certains pays ont été plus aptes à appréhender la question tzigane : « ce génocide sera reconnu en Allemagne en 1982, en Hongrie, un musée consacré à ce génocide est construit en 1998. Ce pays commémore chaque année, depuis 2001, le souvenir des Tziganes victimes de ce génocide auxquels il consacre un cours d’histoire dispensé à tous les adolescents ».

En France, le génocide tzigane n’est toujours pas reconnu.

Tout au long de son histoire, la France s’est trouvée à la tête des combats pour les droits de l'homme.

C’est au nom de ces valeurs universelles et de leur rayonnement, et sans vouloir donner de leçon à qui que ce soit, que nous avons la responsabilité de faciliter activement l'expression du devoir de mémoire à travers le monde, sans aucune exclusive et sans se voiler la face dans notre pays.

Le Parlement européen a montré la voie en honorant la mémoire de près d’un million de personnes trop longtemps oubliées dans la mémoire collective et ne compte pas en rester là.

Cette initiative voulue de longue date par les familles des victimes et les associations tziganes est un acte de reconnaissance historique à l’échelle européenne.

L'histoire de chaque peuple est une partie de l'histoire de l'humanité. À l'époque de la mondialisation, nous devons œuvrer à une compréhension mutuelle de l'histoire de chaque peuple et ainsi faire en sorte que le respect de l'autre soit le ciment d'un monde libre qui assume son passé.



Tout comme nous avons reconnu la Shoah, reconnaissons le génocide tzigane.


http://www.mesopinions.com/Comite-d-Action-pour-la-Reconnaissance-du-Genocide-Tzigane-petition-petitions-89c39cc01ebf003f71c00d70b9ba23ce.html

http://www.dutoitfreeblog.com/blog_de_frederic_dutoit/2011/04/cargt-comit%C3%A9-daction-pour-la-reconnaissance-du-g%C3%A9nocide-tsigane.html


mardi 10 mai 2011

10 ans après la loi Taubira, les Rroms restent "oubliés"...

La loi de 2001 déclarant l'esclavage et la traite crimes contre l'humanité ne s'use que si l'on ne s'en sert pas !

S'agissant des Rroms tenus en esclavage, du 14e au 19e siècle, dans le pays qui devait devenir la Roumanie, tout est encore silence !



Depuis 2009, à Paris, tous les 10 mai, les descendants d'esclaves et de victimes de la traite, Antillais, Guyanais, Réunionnais, Haïtiens, Africains, et ceux qui les soutiennent, se rassemblent, à 18 heures, - devant le monument au général Dumas (les "fers brisés" de Driss Sans-Arcidet) érigé par la ville de Paris, à l'initiative de l'écrivain Claude Ribbe, au mois d'avril 2009 -, pour manifester leur opposition au racisme.

Heureuse initiative qui devrait s'enrichir de la reconnaissance de l'esclavage des Rroms en Europe et de la dénonciation de la romaphobie raciste qui n'a pas cessé !

Le monument, élevé, en 1913, à la gloire du premier général d'origine afro-antillaise de l'histoire de France, (le général Dumas, père de l'écrivain français le plus lu dans le monde), fut détruit par des collaborateurs français, en 1943, précurseurs des racistes décomplexés de 2011.

Brisons les fers de l'esclavage mais aussi ceux de l'ignorance !

Au moment où un discours raciste tend à se banaliser, profitons du 10e anniversaire de la loi déclarant l'esclavage et la traite crimes contre l'humanité pour célébrer, d'abord, les héros français oubliés ou méprisés, mais aussi toutes les victimes de l'esclavage qui ne fut pas que transatlantique !

L'esclavage des Rroms a sévi aussi au cœur de l'Europe et, sous certains aspects, sévit encore !




dimanche 8 mai 2011

Des élus qui ne sont certes pas du côté des pauvres...



La famille rrom expulsée des abords d'Art de Vivre, à Éragny-sur-Oise, s'est réfugiée sur un terrain beaucoup plus isolé, pratiquement hors de vue, à proximité de la Cité de l'Auto, à Saint Ouen l'Aumône.

La Communauté d'Agglomération de Cergy-Pontoise, propriétaire de ce terrain en friche, a assigné, de nouveau, la famille devant le TGI de Pontoise. Le Tribunal n'a pas suivi les arguments de l'avocat de la CCAP et l'a déboutée...

Il a été fait appel de cette décision, le 27 avril 2011, "avec assignation et notification de conclusions", devant la Cour de Versailles, afin qu'il lui "plaise" (c'est ainsi qu'on parle en justice !) "d'infirmer la décision entreprise et statuer à nouveau".

La non condamnation devrait ainsi se transformer en condamnation avec, s'il vous plait, 5000 euros d'astreinte par jour passé sur les lieux, dès notification de la condamnation.

Cruelle et implacable collectivité territoriale ! Il suffit de se rendre sur les lieux pour constater que, là, aucun préjudice n'est causé au voisinage. Il y a, du reste peu de caravanes. l'une d'entre elles est toujours occupée par une femme qui est atteinte d'un cancer et qui doit, périodiquement se rendre à l'hôpital pour des soins.

Peut-on s'en prendre à l'État et lui reprocher sa dureté avec les Rroms, et, en même temps, ne montrer nulle indulgence, nulle compréhension ? Tout se passe comme si le Président de la Communauté d'Agglomération, vexé d'une décision de justice défavorable à sa thèse, se faisait un point d'honneur à l'emporte devant une nouvelle juridiction, hiérarchiquement plus élévée..., au risque, - espérons-le -, d'une nouvelle déconvenue.


Quelle France malmène l'autre ?

Que cherche-t-on en cette affaire ? À chasser les Rroms, où qu'ils s'installent, et en toutes circonstances ? Vaine recherche qui jamais n'aboutit, mais qui transporte le malheur avec elle, à chaque déplacement contraint.

Quelle menace est le fait des familles rroms en question ? Aucune ? Quel droit ont-elles à être là ? Le droit européen. Les humbles et les dépourvus ont-ils une place en France ? Sans doute diront les élus concernés, mais ailleurs... Où alors ? Cela regarde l'État, l'Europe, voire le pays qui les abandonne mais... pas nous ! Nous sommes transformés en "panous".



Cette attitude est impardonnable et elle ne sera pas pardonnée. Qui n'a aucune compassion pour des humains qui l'inspirent à tout citoyen généreux et conscient ne mérite pas de représenter le peuple. Nous nous en souviendrons.