Voici un an, le gouvernement français, sous l'impulsion d'un Chef d'État romaphobe, mettait en place un train de mesures destinées à rendre la vie des Roms, au sens strict, impossible.
Que des Français, Manouches ou Gitans, (Tsiganes ou Roms selon les dénominations) soient considérés, parce que soit-disant "gens du voyage", comme des délinquants en puissance, parce qu'itinérants, a révolté une large part de l'opinion française et internationale.
Que des étrangers, Rroms roumains notamment, soient associés à ce jugement xénophobe, a conduit à la protestation de responsables de l'Union européenne, mais a aussi abouti au rapprochement de ces "cousins", confondus, volontairement, dans un amalgame dangereux et susceptible de susciter, ou re-susciter, la haine parmi certains citoyens toujours à la recherche du bouc émissaire qui serait cause de tous leurs malheurs...
En cet été 2011, rien n'a changé et tout a changé.
Il y a toujours autant de Rroms en France et de Rroms de France, toujours autant de précarité voire de misère parmi eux, toujours autant d'acharnement pour décourager la vie en habitat mobile pour les uns, la vie au sein ou en marge des villes de France, pour les autres.
Français ou étrangers, il ne fait pas bon d'être Tsiganes dans notre pays.
Pourtant, deux nouveautés sont apparues, ces derniers mois : d'une part, la prise de conscience de l'européanité de tous les Rroms, tant à cause de leur très ancienne présence sur notre petit continent, qu'a cause de leur nombre, (faisant d'eux la première minorité culturelle dans l'Union européenne voire au delà) et, d'autre part, l'expression de solidarités nouvelles parmi les citoyens (découvrant que la diversité des mœurs, des langues et des histoires font partie de notre commun patrimoine, Rroms inclus) !
Les Rroms, en outre, ont pris la mesure des limites de la politique brutale et velléitaire des autorités françaises, bien relayées par des administrations complaisantes. (Nul doute qu'en cas de changement de cap politique, en 2012, les mêmes préfets, les mêmes autorités policières, les mêmes services préfectoraux obéiront, avec zèle, à de nouvelles consignes qu'elles soient, ou pas, moins dures aux Tsiganes ou plus conformes aux réglementations européennes). Cette inconstance, voire cette "lâcheté" (au sens ancien d'abandon du courage) de la part de ceux qui obéissent à l'État bien plus qu'aux ordres de l'État, qu'ils les approuvent ou non, ne laissent pas de nous étonner. Où est la conscience et la conviction dans ces comportements "obéissants" ?
Car ce qui n'a pas changé aussi c'est que les pouvoirs publics s'occupent des papiers administratifs et des autorisations de circuler avant de veiller aux possibilités de vivre. Ainsi s'indignera-t-on qu'une mère de famille mendie ou supporte que ses enfants vivent parmi les rats, mais que cette même mère de famille ne dispose ni d'eau, ni de latrines, ni de poubelles pour vivre dans la dignité ne mobilise guère les services en charge de l'action sanitaire et sociale ou de la protection de l'enfance.
Ce qui a changé, toutefois, c'est que l'on ne reviendra jamais plus en arrière : la liberté de circuler en Europe pour tous les Européens ne sera remise en cause que si l'Europe elle-même perd toute existence politique ! On n'en est pas là. Cela signifie qu'un Roumain ou un Bulgare, Rrom ou pas, ne peut plus être définitivement exclu du territoire français sauf en cas de grave délit. Il sera fort difficile d'assimiler la mendicité, même qualifiée d'agressive, à un délinquance justifiant une reconduite à la frontière ! Quant aux OQTF (Obligations d'avoir à quitter le territoire français), elles n'interdisent pas les retours, dès lors qu'on peut prouver sa sortie de France (sans même avoir eu à se rendre dans son pays d'origine). Autrement dit, ce qui a véritablement changé c'est qu'il est devenu irréversible que les Français aient à vivre avec des Rroms comme ils vivent avec d'autres étrangers membres de l'Union, Polonais, Portugais, Grecs ou Allemands par exemple...
Quid alors des Rroms "non encore européens" (Albanais, Macédoniens, Kossovars...) ? Ces exclus provisoires de l'Europe restent des étrangers non protégés par la réglementation de l'Union européenne. Mais ça va changer ! Par exemple, pour les Croates dont les ressortissants Rroms (il y en a !) seront, dès 2012, citoyens du 28ème État membre de l'Union, donc libres de circuker dans toute l'Union. Mais aussi pour les rroms albanais ou bosniaques qui peuvent, depuis décembre 2010, disposer du droit d'accès à l'espace Schengen, sans visa ! Depuis décembre 2009, les citoyens serbes, macédoniens et monténégrins y pouvaient déjà entrer.
L'Europe est, qu'on le veuille ou non, en passe de devenir un espace de vie commune pour les Européens. Les Rroms en seront, ni plus ni moins que les autres, bénéficiaires.
Que des Français, Manouches ou Gitans, (Tsiganes ou Roms selon les dénominations) soient considérés, parce que soit-disant "gens du voyage", comme des délinquants en puissance, parce qu'itinérants, a révolté une large part de l'opinion française et internationale.
Que des étrangers, Rroms roumains notamment, soient associés à ce jugement xénophobe, a conduit à la protestation de responsables de l'Union européenne, mais a aussi abouti au rapprochement de ces "cousins", confondus, volontairement, dans un amalgame dangereux et susceptible de susciter, ou re-susciter, la haine parmi certains citoyens toujours à la recherche du bouc émissaire qui serait cause de tous leurs malheurs...
En cet été 2011, rien n'a changé et tout a changé.
Il y a toujours autant de Rroms en France et de Rroms de France, toujours autant de précarité voire de misère parmi eux, toujours autant d'acharnement pour décourager la vie en habitat mobile pour les uns, la vie au sein ou en marge des villes de France, pour les autres.
Français ou étrangers, il ne fait pas bon d'être Tsiganes dans notre pays.
Pourtant, deux nouveautés sont apparues, ces derniers mois : d'une part, la prise de conscience de l'européanité de tous les Rroms, tant à cause de leur très ancienne présence sur notre petit continent, qu'a cause de leur nombre, (faisant d'eux la première minorité culturelle dans l'Union européenne voire au delà) et, d'autre part, l'expression de solidarités nouvelles parmi les citoyens (découvrant que la diversité des mœurs, des langues et des histoires font partie de notre commun patrimoine, Rroms inclus) !
Les Rroms, en outre, ont pris la mesure des limites de la politique brutale et velléitaire des autorités françaises, bien relayées par des administrations complaisantes. (Nul doute qu'en cas de changement de cap politique, en 2012, les mêmes préfets, les mêmes autorités policières, les mêmes services préfectoraux obéiront, avec zèle, à de nouvelles consignes qu'elles soient, ou pas, moins dures aux Tsiganes ou plus conformes aux réglementations européennes). Cette inconstance, voire cette "lâcheté" (au sens ancien d'abandon du courage) de la part de ceux qui obéissent à l'État bien plus qu'aux ordres de l'État, qu'ils les approuvent ou non, ne laissent pas de nous étonner. Où est la conscience et la conviction dans ces comportements "obéissants" ?
Car ce qui n'a pas changé aussi c'est que les pouvoirs publics s'occupent des papiers administratifs et des autorisations de circuler avant de veiller aux possibilités de vivre. Ainsi s'indignera-t-on qu'une mère de famille mendie ou supporte que ses enfants vivent parmi les rats, mais que cette même mère de famille ne dispose ni d'eau, ni de latrines, ni de poubelles pour vivre dans la dignité ne mobilise guère les services en charge de l'action sanitaire et sociale ou de la protection de l'enfance.
Ce qui a changé, toutefois, c'est que l'on ne reviendra jamais plus en arrière : la liberté de circuler en Europe pour tous les Européens ne sera remise en cause que si l'Europe elle-même perd toute existence politique ! On n'en est pas là. Cela signifie qu'un Roumain ou un Bulgare, Rrom ou pas, ne peut plus être définitivement exclu du territoire français sauf en cas de grave délit. Il sera fort difficile d'assimiler la mendicité, même qualifiée d'agressive, à un délinquance justifiant une reconduite à la frontière ! Quant aux OQTF (Obligations d'avoir à quitter le territoire français), elles n'interdisent pas les retours, dès lors qu'on peut prouver sa sortie de France (sans même avoir eu à se rendre dans son pays d'origine). Autrement dit, ce qui a véritablement changé c'est qu'il est devenu irréversible que les Français aient à vivre avec des Rroms comme ils vivent avec d'autres étrangers membres de l'Union, Polonais, Portugais, Grecs ou Allemands par exemple...
Quid alors des Rroms "non encore européens" (Albanais, Macédoniens, Kossovars...) ? Ces exclus provisoires de l'Europe restent des étrangers non protégés par la réglementation de l'Union européenne. Mais ça va changer ! Par exemple, pour les Croates dont les ressortissants Rroms (il y en a !) seront, dès 2012, citoyens du 28ème État membre de l'Union, donc libres de circuker dans toute l'Union. Mais aussi pour les rroms albanais ou bosniaques qui peuvent, depuis décembre 2010, disposer du droit d'accès à l'espace Schengen, sans visa ! Depuis décembre 2009, les citoyens serbes, macédoniens et monténégrins y pouvaient déjà entrer.
L'Europe est, qu'on le veuille ou non, en passe de devenir un espace de vie commune pour les Européens. Les Rroms en seront, ni plus ni moins que les autres, bénéficiaires.
Là où est l'Europe, avec ou sans l'euro, il y a des Rroms
Là où il n'y a pas encore d'Europe politique, il y a déjà des Rroms
Là où il n'y a pas encore d'Europe politique, il y a déjà des Rroms
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