mardi 14 septembre 2010

Les Roms ne s'installent que sur des "stationnements illicites", alors...

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Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n'était capable
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.

On ne coupera plus les épicéas mais seulement... les arbres de Noël qui poussent en forêt et qui ont des aiguilles. On ne chassera plus les écureuils mais seulement... les rongeurs à longue queue qui sautent d'un arbre à l'autre. On cessera d'empêcher les hirondelles de nicher sous les toits mais seulement... les oiseaux qui se posent par dizaines sur les fils électriques quand approche l'automne.

Le temps est venu où il faut apprendre à ne plus appeler un chat un chat, quand on le poursuit !

Le Ministre Hortefeux, avec cynisme et détermination, a supprimé une circulaire de son Ministère, adressée aux Préfets, qui accordait la préférence aux Roms, quand il s'agit de procéder à des expulsions. Une autre circulaire la remplace qui se contente de demander aux préfets et flics de France de s'en prendre aux stationnements illicites, quels que soient les occupants. Le bon apôtre ! Rien ne change que les mots. Tout le monde a compris : continuez à chasser le Rom, cet animal qui s'installe n'importe où, forcément de façon illicite, puisque nulle place ne lui est réservée !

Aurait-on jamais cru, voici quelques mois, que les Roms occuperaient le devant de la scène médiatique, par volonté d'État, et cela si longtemps ? Depuis un mois et demi, le pouvoir s'évertue à mettre en œuvre une politique que même ses amis de la droite européenne récusent. Les plus hautes autorités internationales ont beau émettre des réserves prudentes ou des condamnations franches, rien n'y fait : on tient le coupable symbolique, celui qui peut cristalliser toutes les angoisses sécuritaires des Français. On ne le lâchera pas.

Au secours La Fontaine, toi qui stigmatisait le Prince (le Lion !) qui, avec sa cour de fauves accusait, en pleine crise (la peste), ... "ce pelé, ce gâleux dont nous vient tout le mal". Et oui, encore et toujours, "selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. C'est décidé : blanc est Éric Woerth, noir le Rom qui ose occuper des friches industrielles ou rurales, où le stationnement est "illicite" !

Oh la belle expression que celle-là : "stationnement illicite" ! Le sol qu'occupe un "misérable" (celui qui vit dans la misère et la délinquance qui s'en suit, eut dit Hugo!) est-il à l'abandon, sans occupant, voire sans voisin, insalubre, pollué, inutilisable à court et moyen terme ? Peu importe : il a un propriétaire. Le propriétaire tolère-t-il cette occupation ? Il a tort et l'État fera respecter la loi. Le stationnement est illicite et donc, avec (ou sans !) le concours de la justice, on remet de l'ordre dans cet espace que, de surcroît, les Rroms vont polluer plus encore puisqu'on les laissera sans eau, sans poubelles et sans latrines, en attendant l'organisation de l'expulsion.


Le Pot de fer proposa
Au Pot de terre un voyage.

Dans ce voyage (vers la Roumanie ?) du pot de fer entrainant le pot de terre (encore La Fontaine !), la fausse sollicitude du pot de fer choque, entrechoque et casse, certes, le pot de terre, mais c'est le pot de fer qui va se bosseler, rouiller, se vider, pour finalement aller rouler dans le bas côté de l'histoire. Quant au pot de terre, à peine est-il en mille morceaux qu'il s'en remodèle un autre, avec la bonne argile de notre terre. Les pots de terre sont, finalement, plus durables que les pots de fer et ce ne sont pas les archéologues qui diront le contraire.

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